Nos jeunes gens cependant vont leur chemin, toujours plus haut
et plus avant. À la lisière de la forêt, ils se retournent pour
regarder la ville. Ils distinguent toutes sortes de constructions et de
maisons. Ils parient : c’est celle-ci, c’est celle-là. Puis ils
atteignent le couvert des hêtres. La forêt continue, et maintenant le sol est presque plat.
Par-delà, s’étendent de lumineuses prairies plantées d’arbres fruitiers.
Elles mènent à un vallon qui, calme et intime, contourne le versant
des montagnes. Il en descend deux ruisseaux rapides, clairs comme
des miroirs. L’eau coule gaiement sur les galets lisses, longe des
vergers fournis, des clôtures de jardins, des maisons. Puis elle s’en
va par les vignobles. Tout est à ce point calme que, dans le clair
après-midi, on entend au loin chanter le coq ou résonner quelque clocher de
village. Il est rare qu’un citadin visite cette vallée, et aucun encore
n’y a établi cette résidence estivale.