On ne vit pas dans un espace neutre et blanc ; on ne vit pas, on ne meurt pas, on n’aime pas dans le rectangle d’une feuille de papier. On vit, on meurt, on aime dans un espace quadrillé, découpé, bariolé, avec des zones claires et sombres, des différences de niveaux, des marches d’escalier, des creux, des bosses, des régions dures et d’autres friables, pénétrables, poreuses. Il y a les régions de passage, les rues, les trains, les métros ; il y a les régions ouvertes de la halte transitoire, les cafés, les cinémas, les plages, les hôtels, e puis il y a les régions fermées du repos et du chez-soi. Topoï a pour ambition de développer cette culture du lieu et de promouvoir une réflexion  sur la notion d’espace en lien avec la culture occidentale, sa littérature et l’art. Une epistémé de la pensée occidentale sur le topos, un petit pas a côté qui, pour un instant, nous libère de la figure humaine comme objet d’étude et de passion. On ira déniché le lieu dans les interstices du langage, dans les textes et les discours, dans le champ iconographique et grâce au travail phénoménologique.